la vanille de Tahiti

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mardi, mars 24 2009

La Culture de la Vanille de Tahiti

Originaires des forêts chaudes et humides, les vanilliers exigent des températures entre 20°C et 30°C avec des maxima de l'ordre de 33°C et des minima inférieurs à 20°C (mais supérieurs à 10°C) pour vanilla fragrans. La hauteur des chutes de pluie doit être au minimum de 2 m, répartie sur toute l'année. Il leur faut également de l'ombre, environ 50 %, pas trop car les lianes sont attaquées par des maladies fongiques. C'est pour cette raison que les plantations se font sous des arbres d'ombrage (qui servent de tuteurs) faciles à tailler.

La culture sous ombrière se développe de plus en plus; elle facilite le travail pour le producteur et la santé de la plantation en concentrant sur une surface minimum un maximum de pieds de vanilles.

Le vanillier se plaît sur un sol léger, humifère, bien drainé. Les tuteurs sont de préférence des légumineuses papilionacées qui présentent l'avantage d'enrichir le sol en azote et l'enracinement profond ne concurrence pas celui de la liane. En Polynésie la préférence va au glicinidia. La multiplication des lianes se fait par bouture. Une fois plantée la croissance est importante, de 0,60 m à 1,20 m par mois, la liane est rabattue (c'est le bouclage) systématiquement vers le sol pour que les fleurs restent facilement accessibles pour les polliniser. Cette opération permet également le renouvellement régulier des racines, donc une bonne croissance de la plante.

Selon les espèces la vanille fleurit au bout de 2 (Tahiti) ou 3 ans (Mexique). Le pollen est aggloméré en une pollinie séparée du stigmate par une membrane qui doit être soulevée à l'aide d'un batonnet (épine de citronnier) pour presser la pollinie sur le stigmate. La fécondation doit se faire le matin, une dizaine de fleurs par balai, une dizaine d'inflorescences par plant. Environ deux fécondations sur trois réussiront, soit quelques 60 gousses par plant qui donneront près de 800 g de fruit (vanille tahitensis); 4 à 5 kg de fruits donneront environ 1 kg de vanille préparée. Environ 2 mois après la fécondation, on procède à un éclaircissage des fruits, c'est à dire qu'on enlève les dernières gousses mal formées, les fruits restants n'en seront que plus beaux. La récolte intervient environ 9 mois après la fécondation au fur et à mesure de la maturation des gousses.

Les ennemis de la vanille sont :

- les escargots (achatines aux îles sous le vent) ;
- les insectes (punaise verte) ;
- les maladies : fusariose pour les racines, anthracnose pour les tiges et les feuilles ;
- la pourriture des tiges ;
- les coups de soleil qui brûlent les tiges et les feuilles.

jeudi, mars 19 2009

Vanille de Tahiti, un peu d'histoire.

Les AZTEQUES s'en servaient sous le nom de TLILXOCHITL (gousse noire) pour parfumer le cacao.

VOCABULAIRE

Le mot vanille vient de l'espagnol vainilla, diminutif de vaina (gaine, enveloppe, fourreau d'épée, gousse de haricot vert) qui vient lui-même du latin vagina (gaine). Il a donné vainiglia en italien, baunilha en portugais, vanille en français (1664).

DEVELOPPEMENT

Quelques étapes dans le développement de la vanille dans le monde :

La France a introduit la vanille :

- à La Réunion en 1793 ;
- à Tahiti 1848 et 1850 ;
- au Congo en 1873 ;
- à Madagascar en 1873.

L'Espagne a indroduit la vanille :

- aux Philippines en 1819.

La Hollande a introduit la vanille :

- à Java en 1846.

NATURE

Le genre vanille est une des 110 espèces créées par SCHWARTZ en 1799 appartenant à la famille des orchidacées (17000 espèces). 3 espèces sont particulièrement cultivées : la vanille planifolia ou fragrans (bourbon), la vanille pompona (vanillon de la Guadeloupe), la vanille tahitensis.

La vanille planifolia, cultivée principalement à Madagascar et à La Réunion, est une liane très vigoureuse à tige verte, aux feuilles charnues avec des racines adventives (crampons) lui permettant de se fixer à des supports. Pour se développer elle a besoin de chaleur, d'humidité et d'ombre ; pour fleurir il lui faut un abaissement de la température. Des grappes de fleurs jaunâtres (inflorescences), disposées en épis, éphémères, dégageant une odeur faible poussent à l'aisselle de certaines feuilles. Ces fleurs, possédant 3 sépales et 3 pétales, sont hermaphrodites.

Habituellement chez les orchidées, la fécondation se fait par les insectes (abeilles trigones et mélipones, guêpes, papillons) attirés par les substances volatiles et la couleur ; les insectes n'obtiennent aucun nectar mais sont sexuellement stimulés et simulent un pseudo accouplement sur le labelle (pétale interne supérieur de l'orchidée). Ces insectes ne vivant ni à La Réunion, ni à Madagascar, ni en Polynésie, il faut procéder à une fécondation artificielle (mariage) consistant à l'application de l'anthère (organe mâle) avec le pollen sur le pistil (organe femelle) selon le principe découvert par Edmond ALBIUS, jeune esclave réunionnais.

Le fruit est une gousse de couleur vert clair ; les gousses sont regroupées en grappes ou balais et contiennent de minuscules grains noirs. Elles doivent être récoltées au tout début de la maturité et être traitées spécialement pour éviter la déhiscence (la gousse se fend) et de ce fait une perte de valeur commerciale. Chaque pied peut produire environ 1 kg de fruits. Après préparation, les gousses parfumées renferment 4 à 5 % de vanilline et peu d'héliotropine.


La vanille tahitensis est moins vigoureuse ; elle ne produit que 800 g de fruits par pied mais ceux-ci sont récoltés à maturité car ils ne se fendent pas et, pour fleurir, elle n'exige pas un abaissement de température.
Elle renferme plus de dérivés aromatiques (héliotropine) avec une teneur en vanilline d'environ 1,3 %.

On distingue 3 variétés principales dans la vanille tahitensis :

1) tiarei : tiges grêles, feuilles courtes, gousses longues. C'est la plus cultivée.
2) haapape : feuilles charnues, plus longues, fruits longs.
3) potiti : feuilles courtes, fruits courts (10 cm), couleur jaune à maturité. Qualité inférieure.

Ces 3 variétés plus vanilla fragrans (aux Australes) sont cultivées en Polynésie.

samedi, février 14 2009

Vanille de Tahiti . Extraits de la législation.


Les agents de l'EPIC vanille de Tahiti procèdent aux Iles sous le vent (Huahine, Raiatea et Tahaa) aux prélèvements d'échantillons de vanille qui seront présentés au Concours général Agricole dans la catégorie Vanille de Tahiti dans le cadre du Salon de l'Agriculture à Paris de 2009.
Dans le même temps les producteurs de vanille élisent les membres appelés à siéger au sein des comités de surveillance des vanilles mûres.
Ce comité de surveillance estime les productions à venir, arrête les calendriers de coupes de vanille, contrôle la qualité des vanilles présentées le jour du marché, surveille la pesée des vanilles reconnues bonnes pour pour la préparation, conformément à la réglementation en vigueur et fait connaître au Fare Vanira des îles respectives, le poids total de vanille mûre récoltée et vendue.

Ce qui nous amène à attirer l'attention de ceux qui achètent leur vanille sur internet auprès de particuliers et des risques qu'ils encourent de recevoir des produits fort éloignés en terme de qualité de l'appellation Vanille de Tahiti, en particulier la teneur en eau. En effet la qualité de cette vanille est soumise à des critères bien précis et les exportateurs subissent des contrôles très sévères  auxquels ne sont pas soumis les particuliers ou les boutiques en ligne qui vendent de la vanille au départ de Tahiti ou sur E.B...
En Polynésie tout le monde possède quelques pieds de vanille, tout le monde sait plus ou moins préparer la vanille ou tout le monde a dans sa famille une personne qui touche de près ou de loin à la vanille.
Si je peux me permettre un conseil, n'achetez qu'à des professionnels, vous n'achèterez pas de l'eau!

ARRETE n° 1198 CM du 3 novembre 1992 relatif à la production et à la commercialisation de
la vanille produite en Polynésie française
(JOPF du 12 novembre 1992, n° 46, p. 2156)

.../Art. 11.— La vanille destinée à l’exportation doit être de qualité saine, loyale et marchande, et avoir
été préparée par des procédés naturels, notamment sans emploi de produits chimiques.
Cette vanille doit être exempte de mauvaises odeurs, en particulier d’odeur de créosote, de moisissure
ou de résine.
Son taux d’humidité, qui doit être égal ou inférieur à 38 pour cent, est déterminé conformément aux
normes AFNOR en vigueur.
Art. 12.— La vanille doit être présentée en gousses entières soit en vrac de catégorie unique, soit
mises en paquets de gousses de même longueur, et correspondre aux catégories suivantes :
Catégorie extra :
Vanilles choisies de qualité supérieure, saines, entières, non fendues, souples et charnues, de couleur
uniforme brun foncé, présentant un aspect huilé et brillant, avec une fine et parfaite odeur de vanille.
Ces gousses doivent mesurer au moins 16 centimètres et ne doivent présenter ni défaut ni rague ;
seules sont admises les éventuelles cicatrices de marquage des gousses.
Première catégorie :
Vanilles de bonne qualité marchande, saines, entières, non fendues, souples et charnues, de couleur
uniforme brun foncé, présentant un aspect huilé et brillant, avec une fine et parfaite odeur de vanille.
Ces gousses peuvent mesurer moins de 16 centimètres et ne doivent présenter ni défaut ni rague ;
seules sont admises les éventuelles cicatrices de marquage des gousses.

samedi, janvier 17 2009

L'énigme de l'origine de la vanille de Tahiti résolue.


On sait que la vanille de Tahiti a été introduite par l'amiral Hamelin au 19 siècle à partir de plants des Philippines mais on se perdait en conjectures sur l'origine géographique et le genre de cette vanille car on ne la trouve nulle part à l'état naturel.

Une équipe de chercheurs de l'UCR (Université de Californie Riverside- Department of Botany and Plant Sciences) dirigée par Pesach Lubinsky a identifié ses origines et expliqué son parcours à travers les navires de commerce espagnols et français.

Les plants importés des Philippines avaient été eux-mêmes apportés par les Galions de Manille, ces navires de commerce espagnols qui reliaient le Mexique aux Philippines de 1565 à 1815 et qui transportaient des porcelaines chinoises, de la soie, de l'ivoire, des épices et autres denrées vers Mexico en échange d'argent.

Le voyage de la vanille de Tahiti commence donc dans les forêts tropicales du Guatemala mais malgré toutes les recherches aucune "vanilla tahitensis" ne s'y trouve

La surprise vient que les résultats d'analyse des ADN nucléaires et chloroplastiques de plus de 40 variétés de vanille provenant du monde entier montrent que "vanilla tahitensis" est un hybride de "vanilla planifolia" et "vanilla odorata" et confirment ce parcours.

"Vanilla planifolia", plus connue sous le nom de vanille Bourbon, a été la première espèce cultivée dans un but commercial principalement à Madagascar et en Indonésie.
"Vanilla odorata" est une vanille très rare que l'on trouve dans les forêts de Belize (au sud de Mexico) et du Guatemala et elle n'a jamais été cultivée.

Lubinski pense que les Mayas géraient les ressources de leurs forêt pour la culture du cacao et obtenir le chocolat dont ils étaient friands et qu'ils cultivaient également la vanille, épice qui leur servait à parfumer ce chocolat. Les Mayas auraient introduit différentes espèces de cacao et plants de vanilles qui poussaient dans les forêts avoisinantes. Des espèces jusqu'alors géographiquement éloignées se seraient hybridées lorsqu'elles ont été rapprochées.
Voilà commence l'histoire de la vanille de Tahiti, une création des Mayas.



Pesach Lubinsky, a postdoctoral researcher in UC Riverside's Department of Botany and Plant Sciences, attends to a vanilla orchid.
Photo credit: UCR Strategic Communications.

L'intérêt de cette découverte est la possibilité de créer de nouvelles espèces et aussi de regénérer vanilla tahitensis existante.

L'EPIC Vanille de Tahiti est associé au programme de recherche 2009 au Belize et au Guatemala.

source:
Tahitian Vanilla Originated in Maya Forests, Says UC Riverside Botanist Team led by Pesach Lubinsky identifies enigmatic orchid’s origins; traces its Pacific voyage via Spanish and French trading ships (August 21, 2008).
http://newsroom.ucr.edu/cgi-bin/display.cgi?id=1911

mercredi, janvier 14 2009

Production de vanille à Tahiti

Pour se mettre en bouche:

La vanille en Polynésie continue sur sa lancée en termes de production, autour de 40 tonnes de vanille mûre. Les perspectives 2009 s'annoncent bonnes car de nombreuses exploitations - elles ont démarré leur activité il y a 3 ans - arrivent en phase de production.

On est encore loin des 200 tonnes produites dans les années 50 mais l'objectif de l'EPIC Vanille de Tahiti semble possible à atteindre.


Je cite: "Un programme de relance de la Vanille en Polynésie française, et plus particulièrement dans l'archipel des Iles-Sous-Le-Vent où cette culture est traditionnelle, a été initié en milieu de l’année 2003 par la création de l’EPIC Vanille de TAHITI.

L'objectif économique vise à l'exportation de 25 tonnes de vanille préparée, soit 125 tonnes de vanille mûre à l’horizon 2009/2010. Ce chiffre correspond au marché identifié par les exportateurs locaux sur une niche commerciale de produit de haut de gamme à destination de la pâtissserie et de la restauration."

source http://www.agriculture.gov.pf/31-EPIC-Vanille-de-Tahiti.html